Les Décrocheuses de Valence, relaxées !
Les Décrocheuses de Valence, relaxées !

Relaxe à Valence : nouvelle victoire judiciaire face à l’inaction climatique

Valence, 13 novembre 2020. Les trois décrocheuses d’Action non-violente COP21 ont été relaxées par le tribunal de Valence ce vendredi. Elles étaient poursuivies pour vol en réunion après le décrochage d’un portrait d’Emmanuel Macron. Dans la longue série de procès pour ces actions de désobéissance civile pointant l’inaction climatique du gouvernement français, c’est le troisième jugement consécutif favorable aux activistes.

 

Les Décrocheuses de Valence, relaxées !

Lucie, Léa et Anne-Marie sont relaxées. En réponse à l’appel d’Action non-violente COP21, elles avaient participé en avril 2019 au décrochage du portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de La Roche-de-Glun, pour alerter sur l’inaction climatique et sociale du président. Suite à cette action non-violente, ces trois activistes étaient poursuivies pour vol en réunion et encouraient 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Mais dans ce 21e procès de la série “Décrochons Macron”, c’est une relaxe que le tribunal de Valence vient de prononcer.

Au cours de l’audience, les Décrocheuses ont expliqué que face à des gouvernements successifs qui ne prennent pas de mesures fortes malgré les cris d’alarme des scientifiques, l’effondrement du vivant et de la biodiversité, c’est l’urgence qui a motivé leur action de désobéissance civile.

« Chaque dixième de degré compte »

La défense a fait citer Juliette Mignot, climatologue-océanographe, pour témoigner de l’urgence climatique. Elle a insisté sur la nécessité d’agir rapidement et radicalement pour faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre : « chaque dixième de degré compte, chaque année compte ».

Après une réquisition modérée du procureur (amendes de 100 euros avec sursis), la juge a donc prononcé la relaxe. Léa Chancelier, activiste relaxée, s’en félicite : « Cette relaxe résonne comme une confirmation du message que nous portons : oui, l’urgence climatique impose des mesures radicales et courageuses ; non, le gouvernement d’Emmanuel Macron ne prend pas ces mesures nécessaires, malgré ses discours ! Et puisqu’il n’assume pas ses responsabilités, c’est notre devoir de citoyennes et de citoyens de lui rappeler ses engagements. »

Les prévenues ont pu célébrer cette victoire judiciaire avec leurs soutiens, dont une centaine étaient venu·es les accompagner ce matin, parmi lesquels des représentant·es de collectifs locaux ainsi que l’eurodéputée Michèle Rivasi.

C’est une nouvelle relaxe pour des Décrocheur·ses de portrait, après celle de Lyon au titre de l’état de nécessité et tout récemment celle d’Auch au nom de la liberté d’expression. Le tribunal de Valence n’a pas encore énoncé les motifs de sa relaxe.
[edit 06/01/2021 : le document du tribunal de Valence indique que la relaxe s’appuie à la fois sur l’état de nécessité et la liberté d’expression !]

Extrait du jugement de la relaxe de Valence – 13 novembre 2020

Extrait du jugement de la relaxe de Valence – 13 novembre 2020

Une dispense de peine à Montpellier

Ce mardi 10 novembre, un autre procès s’est tenu, à Montpellier. Lewis était le seul activiste convoqué dans l’action, pourtant collective, de décrochage menée à la mairie d’Assas en juillet 2019.

Après avoir interrogé avec attention les deux témoins – Roland Desbordes, président d’honneur de la Criirad, et Virginie Maris, philosophe de l’environnement – le tribunal a choisi de dispenser de peine le prévenu. Lewis est juste condamné à verser 1 euro à la mairie pour le préjudice moral, et 39 euros pour le cadre emporté, bien loin des 4 000 euros réclamés par la mairie !

Cette décision semble représentative de l’embarras des magistrats face aux actions de désobéissance civile qui portent un message incontestable, avec un mode d’action sans violence ni dégradation.

Au moins 36 procès au total

Confinement ou pas, la série de procès se poursuit suite aux décrochages de portrait présidentiel dans des mairies de tout le pays. Le dernier de 2020 aura lieu à Agen le 17 décembre. D’ici là, les procès de Strasbourg et de Paris (en appel) auront eu leur délibéré, respectivement les 3 et 10 décembre [2]. On sera alors tout juste cinq ans après l’Accord de Paris, dont les objectifs ne sont pas respectés, ce qui hypothèque notre avenir et pousse toujours plus de citoyens et de citoyennes à se mobiliser.

Toutes les dates et autres informations sur le site : decrochons-macron.fr/les-proces

  • 13 novembre 2020