Photo : Sébastien Fauvel
Nettoyage géant de l'agence centrale Société Générale Boulevard Haussmann, décembre 2018
Photo : Sébastien Fauvel Nettoyage géant de l'agence centrale Société Générale Boulevard Haussmann, décembre 2018

Société générale, championne des énergies sales

Face aux investissements inacceptables de Société générale dans les énergies fossiles, les Amis de la Terre et ANV-COP21 ont lancé une vague d’actions pour faire pression sur la multinationale, championne des énergies sales. Les nombreuses opérations menées à partir de 2018 ont permis de remporter une victoire d’étape importante, preuve de la force d’un réseau étendu et coordonné. 

Stopper tout soutien aux énergies fossiles 

Société générale, l’une des plus grandes banques françaises, est également la banque championne des énergies les plus sales. Alors qu’elle se targue devant ses actionnaires d’être responsable en matière de climat, elle investit en même temps dans des projets climaticides et soutient massivement les énergies fossiles. 

Une mobilisation s’organise à compter de 2018 pour dénoncer cette politique irresponsable et stopper le projet de terminal d’exportation de gaz de schiste liquéfié Rio Grande LNG au Texas. Ce projet représente en effet une grande menace pour le climat et pour les populations locales, et joue un rôle phare dans l’industrie.

En savoir plus avec les Amis de la Terre

Militants dénoncant la république des pollueurs
Photo : JN Guillo – République des Pollueurs

Des opérations de nettoyage partout en France

« Société générale fait du sale ? on la nettoie ! » : c’est le principal mot d’ordre des actions non-violentes qui ont lieu partout en France dans des agences de Société générale, véritables actions de nettoyage. À grands coups de balai-brosse, de Bob l’éponge géants et de serpillères, ces actions humoristiques et décalées réunissent très largement. Elles permettent non seulement d’attirer l’attention sur les agissements de la banque et de dénoncer sa politique climaticide, mais aussi de former des centaines d’activistes à l’action non-violente.

Plusieurs coups de force sont organisés. Le 8 septembre 2018, jour des toutes premières marches climat, 38 actions de nettoyage ont lieu simultanément sur le territoire, appelant Société générale à stopper immédiatement ses soutiens aux énergies fossiles. Un appel est alors lancé pour une action massive de nettoyage de l’agence centrale parisienne. Tout au long de l’automne 2018, les activistes articulent dialogue avec la banque et pression pour la faire bouger avant l’ultimatum donné. Le répertoire d’actions est large, allant de l’envoi d’éponges à l’adresse de l’agence centrale en guise d’avertissement, à des échanges écrits ou de vive voix avec les salarié·es pour les informer des investissements de leur employeur, rencontrant souvent des oreilles attentives.

Action de nettoyage au Mans
Photo : Clément Duquenne

Le nettoyage géant de l’agence centrale de Paris le 14 décembre 2018, point d’orgue de la campagne, réunit le nombre inédit de 912 activistes. Beaucoup d’entre elles et eux participent là à leur première action de désobéissance civile. Les forces de l’ordre sont déstabilisées de devoir protéger une banque fermée contre des balais, des serpillères et des activistes déguisés en Bob l’éponge.

Les mois qui suivent sont ponctués d’actions visant à maintenir la pression, comme le blocage de la tour Société générale à la Défense lors de l’action de masse dénonçant la République des pollueurs ou encore des interpellations à l’assemblée générale de mai 2019.

Blocage de la République des Pollueurs au siège de Société Générale
Photo : Romain Nicolas

Extension du réseau et victoire d’étape 

Le 8 juillet 2021, la banque annonce son retrait de projets polluants au Canada, une excellente nouvelle pour le climat et une belle victoire d’étape. La vigilance reste de mise car Société générale demeure silencieuse sur son soutien à d’autres méga-projets de gaz de schiste au Texas et en Louisiane, dont Rio Grande LNG.

La mobilisation citoyenne, alliée au travail de plaidoyer d’ONG, en France et à l’international, a payé. Cette campagne a également permis de faire passer à l’action de manière décentralisée des centaines de citoyen·nes pour le climat et la justice sociale, une force dans la construction du mouvement climat et autant de personnes prêtes pour les suites.