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Fanny Delahalle, Me Thomas Fourrey et Pierre Goinvic au tribunal de Lyon le 16 septembre 2019
Fanny Delahalle, Me Thomas Fourrey et Pierre Goinvic au tribunal de Lyon le 16 septembre 2019

Lyon : les décrocheurs relaxés, l’inaction climatique du gouvernement reconnue

Lyon, 16 septembre – Le Tribunal de Grande Instance de Lyon vient de rendre son jugement : les deux militants poursuivis pour vol en réunion suite à un décrochage de portrait d’Emmanuel Macron en février dernier viennent d’être relaxés “au bénéfice de l’état de nécessité pour motif légitime”. ANV-COP21 salue cette décision historique qui acte le non-respect des objectifs climatiques de la France et la légitimité des actions de désobéissance civile face à l’urgence climatique.

Fanny Delahalle et Pierre Goinvic comparaissaient au Tribunal de Grande Instance de Lyon le lundi 2 septembre dernier suite à une action de décrochage du portrait présidentiel le 21 février. Cette action non-violente de désobéissance civile visait à dénoncer la double posture d’Emmanuel Macron qui s’érige en leader du climat sur la scène internationale mais ne prend pas, au niveau national, les mesures nécessaires face à l’urgence climatique et sociale. Lors de ce procès, le procureur a requis une amende de 500 euros avec sursis.

Ce lundi 16 septembre à 14h, le Tribunal de Lyon a rendu son jugement : relaxe pour les deux militants “au bénéfice de l’état de nécessité pour motif légitime”. “Cette décision de la Cour est une véritable victoire car elle vient légitimer nos actions de désobéissance civile face aux manquements du gouvernement actuel pour respecter les objectifs fixés pendant la COP21. C’est une décision historique.”, souligne Sylvine Bouffaron pour ANV-COP21.

Outre l’aspect non-violent et symbolique de l’action, le tribunal a reconnu à la fois l’insuffisance des politiques publiques et la légitimité des actions de décrochage de portrait dans une démocratie en panne. Dans le jugement, il est précisé que « face au défaut du respect par l’État d’objectifs pouvant être perçus comme minimaux dans un domaine vital, le mode d’expression des citoyens en pays démocratique ne peut se réduire aux suffrages exprimés lors des échéances électorales mais doit inventer d’autres formes de participation dans le cadre d’un devoir de vigilance critique ; [que] le décrochage de ce portrait […], doit être interprété comme le substitut nécessaire du dialogue impraticable entre le président de la République et le peuple ».

Depuis les premières actions de décrochages, 18 procès sont intentés sur le territoire à l’encontre des militants climat d’ANV-COP21. Les prochains sont ceux de Mulhouse et Nancy le 9 octobre. Le délibéré du procès de Paris qui se tenait le 11 septembre est attendu, lui, pour le 16 octobre. Ce vendredi, le Tribunal de Grande Instance d’Orléans a déclaré coupables les 3 militants accusés du même motif. “Nous espérons que les jugements des prochains procès percevront également le tournant historique que nous sommes en train de vivre et reconnaîtront que ce type d’action est nécessaire pour lancer l’alerte et rappeler au gouvernement qu’il faillit à protéger la population face à la menace climatique.” Cécile Marchand, porte-parole d’ANV-COP21 et poursuivie à Paris.

  • 16 septembre 2019