Victoire d’étape : gel des permis pétroliers et gaziers offshore !

Il y a bientôt un an, nous étions près d’un millier à perturber la tenue du Sommet pétrolier MCEDD (1) sur l’exploitation d’hydrocarbures en haute-mer en multipliant les actions non-violentes, répondant ainsi en masse à l’Appel de Pau. Au lendemain de cette véritable « contre COP21 », Ségolène Royal donnait suite à notre appel et annonçait un moratoire sur les forages en mer Méditerranée (2), puis annonçait sa volonté de l’étendre à l’ensemble des eaux territoriales françaises.

Interpellée la semaine dernière via une lettre ouverte signée par plusieurs organisations (3), la Ministre de l’Environnement, de la Mer et de l’Énergie annonçait vendredi la publication d’un décret qui  étend le moratoire “appliqué, depuis début 2016, sur la recherche d’hydrocarbures en Méditerranée, à la fois dans les eaux territoriales de la France et dans la zone économique exclusive” à “la façade Atlantique de la métropole”.

La mobilisation citoyenne fonctionne – nous venons d’en avoir une nouvelle preuve !

Néanmoins, “ce décret n’est qu’une première étape, qui doit en appeler d’autres rapidement. Pour être pleinement cohérent avec les engagements de la COP21, le moratoire français sur la recherche d’hydrocarbures doit être rapidement étendu à l’ensemble des eaux territoriales françaises (telles que les zones économiques exclusives) – y compris en outre-mer”, explique Célia Gautier, Responsable des politiques européennes et internationales du Réseau Action Climat.

La nouvelle Stratégie nationale pour la mer et le littoral laisse en effet ouverte la porte à une exploitation future d’hydrocarbures hors métropole, en affirmant que “les zones maritimes sous juridiction française, en particulier outre-mer, […] pourraient ainsi renfermer des ressources en hydrocarbures […] qui pourraient devenir stratégiques dans quelques décennies”.

Antidia Citores, de Surfrider Foundation Europe – qui a co-écrit la stratégie nationale mer et littoral – poursuit : “la pérennisation de l’intention de poser un moratoire sur les exploitations offshore est une excellente nouvelle. Mais nous restons inquiets de la situation dans les outres mers (Guyane, iles Eparses etc etc) et nous tiendrons prêts à former  contentieux et mobilisation citoyenne si de nouveaux projets se présentent en France mais aussi ailleurs en Europe”.

Réaffirmons  donc notre  détermination à poursuivre la campagne jusqu’à ce que le gouvernement français élargisse le moratoire, dans le temps comme dans l’espace. Continuons à mettre la pression sur la Ministre de l’environnement, de la mer et de l’énergie, pour que la France devienne le premier pays au monde à bannir l’exploitation offshore des fossiles.

 

(1) Le «Marine, Construction and Engineering Deepwater Development», un sommet de professionnels de la prospection pétrolière et gazière en eaux profondes

(2) Ségolène Royal ne veut plus de recherches d’hydrocarbures en Méditerranée, Martine Valo, Le Monde, 9 avril 2016

(3) Lettre ouverte signée par 350.org, Alternatiba, les Amis de la Terre, ANV-COP21, Attac France, Bizi!, Chrétiens Unis pour la Terre, France Nature Environnement, Greenpeace France, Nation Océan, le Réseau Action Climat et Surfrider Foundation Europe : https://anv-cop21.org/signons-geler-lextraction-fossiles-mer-cest/

  • 2 mars 2017