Procès en appel des Décrocheur·ses de Lyon, Cour d’appel, 19 décembre 2019 Photo : Bastien Doudaine
Procès en appel des Décrocheur·ses de Lyon, Cour d’appel, 19 décembre 2019 Photo : Bastien Doudaine

Un procès pour décrochage de portrait présidentiel

Mercredi 27 février, Lyon – Fanny Delahalle, militante d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) est convoquée au tribunal le 2 septembre 2019 pour avoir décroché un portrait du président Macron. La répression est montée d’un cran supplémentaire pour réprimer une action non-violente et symbolique. Cette convocation en justice est inacceptable car le réel crime est de laisser perdurer un système qui mène au chaos. Nous appelons donc à une mobilisation citoyenne le 2 septembre, pour faire de ce procès le procès de l’inaction politique face à l’urgence climatique et sociale.

Après 9 heures de garde à vue et une perquisition à son domicile hier en début d’après-midi, Fanny Delahalle est convoquée le 2 septembre 2019 au tribunal de grande instance de Lyon. Elle y sera jugée pour avoir décroché le portrait officiel du président Macron de la mairie du IIe arrondissement de Lyon.

Cette action non-violente symbolique a été menée le jeudi 21 février pour dénoncer l’incurie criante d’Emmanuel Macron et de son gouvernement face au dérèglement climatique et à la crise sociale actuelle. Afin de confronter le gouvernement et Macron à celles et ceux qui lui demandent d’arrêter les beaux discours et de passer à l’acte, le portrait officiel lyonnais est sorti dimanche dernier au salon Primevère en présence de Marie Toussaint de Notre Affaire à Tous, mais aussi hier devant des gilets jaunes lyonnais pour l’avant-première du film de François Ruffin et Gilles Perret “J’veux du soleil”.

Les actions de réquisition de portraits présidentiels ont été menées dans des mairies à Lyon, mais aussi Paris, Bayonne et Ustaritz, pour dénoncer l’inaction du gouvernement face au dérèglement climatique et l’urgence sociale. Le jour même, trois ministres dénonçaient dans ces actions « une atteinte symbolique à nos institutions démocratiques ». Dès le lendemain un premier activiste a été convoqué en audition libre puis placé en garde à vue, tandis que son domicile et l’AlternatiBar de Lyon ont été perquisitionnés. Avec la garde à vue de Fanny, la perquisition de son domicile et sa convocation au tribunal, la répression envers un mouvement non-violent agissant pour la cause climatique est montée d’un cran.

Comme le rappelle Pauline Boyer, militante d’ANV-COP21 : « Ce ne sont pas les lanceuses d’alerte qui doivent être jugées mais bien les gouvernements comme celui d’Emmanuel Macron, qui ne se montrent pas à la hauteur malgré la mobilisation de la communauté scientifique et de la population. Dans la suite de l’Affaire du Siècle, multiplions les actions de décrochage de portraits présidentiels pour dénoncer les décisions politiques qui mettent en péril notre avenir. »

Le rendez-vous est pris pour le 2 septembre.« S’ils ne prennent pas des décisions fortes et immédiates, nos responsables politiques se rendent complices d’un système criminel qui engendre inégalités, destruction de la biodiversité et chaos climatique. Ce procès sera celui de leur inaction.»

 

Devant la mairie de Lyon IIe, jeudi 21 février – Photo : Simon Cavalier

  • 27 février 2019