87 personnes sur le tarmac de l’aéroport de Roissy bloquent le décollage d’un avion
87 personnes sur le tarmac de l’aéroport de Roissy bloquent le décollage d’un avion

Vague de mobilisation dans toute la France pour clouer les avions au sol

Communiqués de presse de la journée du 3 octobre 2020


Samedi 3 octobre 2020, 10h45 – À l’appel d’Alternatiba et d’Action Non-Violente COP21, les premières mobilisations ont eu lieu sur les aéroports de Paris, Nantes, Besançon, Montpellier et Tours, pour exiger des mesures favorisant la réduction du trafic aérien, assorties d’un plan de reconversion pour les employés du secteur. A Roissy, 87 personnes ont réussi à pénétrer sur le tarmac et bloquer le décollage d’un avion. Au moins 100 activistes et 4 journalistes ont été interpellés pour avoir perturbé le trafic aérien. Avec au total 18 actions et marches dont une au Mexique, cette journée marque un tournant pour la mobilisation climat. 

87 personnes sur le tarmac de l’aéroport de Roissy bloquent le décollage d’un avion

Répondant à l’Appel lancé le 10 juillet par Alternatiba et Action Non-Violente COP21, 18 actions de désobéissance civile, marches, vélorutions et rassemblements visant les aéroports sont prévus ce samedi 3 octobre. A Roissy, 87 personnes ont réussi à pénétrer sur le tarmac vers 9h ce matin et bloquer le décollage d’un avion. Des actions sont en cours à Besançon, Montpellier, Nantes et Tours ciblant la fermeture de lignes intérieures et la fin des subventions publiques aux aéroports. Riverains subissant les nuisances des aéroports, jeunes mobilisés face à l’urgence climatique, employés ou étudiants du secteur aéronautique, membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, scientifiques, organisations environnementales et personnalités politiques étaient réunis derrière les mêmes demandes : réduire le trafic aérien, abandonner tous les projets d’extension d’aéroports, construire un plan de reconversion pour les employés du secteur et flécher les financements publics vers le développement des alternatives en matière de transport.

Face à un gouvernement qui a donné des milliards au secteur de l’aéronautique sans contrepartie, piétine les mesures proposées par la Convention Citoyenne pour le Climat et nous fait croire que l’avion vert nous sauvera, nous n’avons pas d’autre choix que de braver la loi pour clouer les avions au sol. Face à l’urgence climatique, il faut nécessairement réguler ce mode de transport qui profite avant tout aux plus riches.” réagit Marie Cohuet, porte-parole d’Action Non-Violente COP21.

A Roissy, où l’absurdité de construire un nouveau terminal était sur toutes les bouches, au moins 100 personnes ont été interpellées. Dans l’aéroport, de nombreuses personnalités ont pris la parole pour appeler à l’abandon du projet d’extension. Selon Audrey Boehly, membre du Collectif Non au Terminal 4, “le projet de construction d’un Terminal 4 à Roissy est une véritable bombe climatique : avec 40 millions de voyageurs par an, il ajouterait l’équivalent du trafic aérien de l’aéroport d’Orly au trafic existant ! Nous exigeons du gouvernement son abandon pur et simple, pas un simple aménagement.

La solidarité avec les salariés des compagnies aériennes et du secteur aéronautique qui subissent de plein fouet la crise est très présente : “La réduction progressive du trafic aérien doit être organisée et anticipée aux côtés des travailleurs et travailleuses, qui subissent aujourd’hui les décisions unilatérales du gouvernement et des dirigeants économiques. Nous souhaitons qu’employés, élus et citoyens dialoguent ensemble pour penser la réorganisation de nos modes de déplacement et la reconversion des emplois.” conclut Nicolas Nace, porte-parole d’Alternatiba.


Plus de 2000 personnes mobilisées dans toute la France pour clouer les avions au sol, 130 placées en garde à vue à Paris

Samedi 3 octobre 2020, 15h30 (mise à jour) – À l’appel d’Alternatiba et d’Action Non-Violente COP21, plus de 2000 personnes se sont mobilisées sur 18 aéroports en France et au Mexique. Ils exigent des mesures favorisant la réduction du trafic aérien, assorties d’un plan de reconversion pour les employés du secteur. A Paris, 125 activistes et 5 journalistes ont été placés en garde à vue suite à une action de désobéissance civile réunissant 350 personnes sur l’aéroport de Roissy, 87 d’entre elles ont réussi à pénétrer sur le tarmac. 7 personnes ont été interpellées au cours de leur action à l’aéroport de Mérignac (Bordeaux). À Annecy, Avignon, Besançon, Caen, Chambéry, Clermont-Ferrand, Lille, Marseille, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Nice, Poitiers, Tallard, Toulouse et Tours, des vélorutions, marches, rassemblements et blocages étaient organisés.

Mobilisation devant l’aéroport de Tours le 3 octobre 2020

Répondant à l’appel lancé le 10 juillet par Alternatiba et Action Non-Violente COP21, 18 actions de désobéissance civile, marches, vélorutions et rassemblements visant les aéroports ont été organisées ce samedi 3 octobre. A Roissy, 125 des citoyens réunis pour demander l’abandon du projet d’extension du Terminal 4 ainsi que 5 journalistes qui les accompagnaient ont été placés en garde à vue. Les organisateurs de l’action demandent leur libération immédiate. Un comité de soutien est organisé devant le commissariat de Bobigny dès 18h00.

Alors qu’il faut de toute urgence réduire le trafic aérien, le gouvernement refuse d’abandonner le projet d’extension de Roissy, qui pourrait faire bondir le nombre de voyageurs et les émissions de gaz à effet de serre de la France. Il reste sourd aux demandes des riverains, des organisations écologistes et des 21 000 signataires de la pétition. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de passer à la désobéissance civile.” réagit Marie Cohuet, porte-parole d’Action Non-Violente COP21.

A Nantes, 140 personnes ont perturbé l’embarquement du vol à destination de Paris pour demander la fermeture de cette liaison intérieure, alors qu’une ligne de train permet de faire le trajet en deux heures. Viviane, membre de la Convention citoyenne pour le climat était présente et a déclaré : “Notre mandat était de proposer des mesures pour que d’ici 2030, la France réduise d’au moins 40 % ses émissions de gaz à effet de serre afin de garantir un futur vivable à nos enfants. Nous avons notamment proposé l’interdiction de la construction de nouveaux aéroports et de l’extension des aéroports existants. En dépit de la promesse d’Emmanuel Macron de transmettre nos mesures ‘sans filtre’, celle-ci est pourtant remise en cause.” A Montpellier, une centaine de personnes ont marché en direction de l’aéroport munies de valises symbolisant les 85,1 kg de CO2 émis par passager pour le vol Paris-Montpellier. A Tours, Besançon et Clermont Ferrand, les citoyens se sont rassemblés pour exiger la fin des subventions à ces infrastructures déficitaires et la réaffectation de cet argent public dans les mobilités douces. À Bordeaux, une marche et une vélorution ont eu lieu pour demander l’abandon des lignes substituables en train. En parallèle, 7 personnes ont été interpellées au cours d’une action de désobéissance civile.

Au rythme d’expansion du secteur avant la crise de la Covid-19, l’aérien aura consommé à lui seul l’intégralité du budget carbone de la France prévu dans la Stratégie Nationale Bas Carbone en 2050 (source : Estimation TARMAAC dans l’étude de BL Evolution publiée en juillet 2020). “Alors que fait-on ? On arrête de manger, se chauffer et se vêtir pour qu’une minorité de la population continue de voler sans restriction ?“ conclut Nicolas Nace, porte-parole d’Alternatiba.

Riverains subissant les nuisances des aéroports, jeunes mobilisés face à l’urgence climatique, employés ou étudiants du secteur aéronautique, membres de la Convention Citoyenne pour le Climat, scientifiques, organisations environnementales et personnalités politiques étaient aujourd’hui réunis derrière les mêmes demandes : réduire le trafic aérien, abandonner tous les projets d’extension d’aéroports, construire un plan de reconversion pour les employés du secteur et flécher les financements publics vers le développement des alternatives en matière de transport.


[Action à Roissy] 125 personnes libérées, encore 5 activistes en garde à vue 

Samedi 3 octobre 2020, 00h00 (mise à jour) – 125 des 130 personnes interpellées suite à l’action de désobéissance civile à l’aéroport de Roissy ont été libérées, après 9 à 14 heures de garde à vue. 5 gardes à vue ont été prolongées, dont celle d’Audrey Boehly, porte-parole du collectif Non Au Terminal 4. Le groupe Aéroport de Paris a annoncé sur Twitter avoir porté plainte. Les suites juridiques pour Action Climat Paris et ses activistes ne sont pas encore connues. Alternatiba et Action Non-Violente COP21 demandent la libération de tous les activistes et l’abandon de toute poursuite à l’encontre de citoyens non-violents, qui agissent légitimement face au refus du gouvernement de prendre des mesures ambitieuses pour réduire le trafic aérien malgré l’urgence climatique.

Nous demandons la libération de tous les activistes. Malgré la répression, nous restons déterminés tant que le projet d’extension de l’aéroport de Roissy n’aura pas été définitivement abandonné. Nous ne nous laisserons pas intimider par les poursuites juridiques entamées par le groupe Aéroport de Paris. Le combat continue pour la réduction du trafic aérien et la transition juste des salariés.” réagit Marie Cohuet, porte-parole d’Action Non-Violente COP21.

  • 4 octobre 2020