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Procès en appel des Décrocheur·ses de Lyon, Cour d’appel, 19 décembre 2019 Photo : Bastien Doudaine
Procès en appel des Décrocheur·ses de Lyon, Cour d’appel, 19 décembre 2019 Photo : Bastien Doudaine

Climat : la Cour d’appel de Lyon à contresens de l’Histoire

La Cour d’appel de Lyon a condamné à des peines d’amende entre 250 euros fermes et 500 euros avec sursis huit décrocheur·ses de portrait présidentiel, dont les deux activistes qui avaient obtenu une retentissante relaxe en première instance. Ces derniers ont annoncé se pourvoir en cassation, car la décision de la Cour d’appel n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques exceptionnels.

Condamnation pour les Décrocheur·ses de portrait présidentiel

 

Les prévenus devant la Cour d’appel, 14 janvier 2020
Crédit photo : Andréa Wills Wilde

Le délibéré était très attendu ce mardi 14 janvier à la Cour d’appel de Lyon. Huit Décrocheur·ses de portrait présidentiel de Lyon et de Villefranche-sur-Saône (Rhône) avaient comparu devant la Cour d’appel en fin d’année 2019.

Par sa décision, le tribunal confirme le jugement en première instance pour les six militants du Beaujolais, à savoir une condamnation à une peine de 500 euros avec sursis. Pour les deux militants de Lyon, il prononce une condamnation à une amende ferme de 250 euros. Il invalide ainsi la relaxe historique qu’avait prononcé le juge Marc-Emmanuel Gonot pour état de nécessité face à l’urgence climatique et aux manquements de l’État.

« La décision du tribunal est décevante. Quand on voit les incendies en Australie qui sont à l’image de notre futur proche si rien n’est fait, et déjà une réalité pour les Australiens, la relaxe était la seule réaction décente et sensée que pouvait nous offrir la justice. » déclare Anne-Sophie Trujillo.

« La justice suisse a relaxé hier des militants climat pour une action non-violente, au bénéfice de l’état de nécessité. Cela aurait été un bon exemple à suivre. » poursuit Pierre Goinvic, relaxé en première instance.

« Je ne suis pas déçue pour mon casier judiciaire mais pour le message qui aurait pu être envoyé à la société civile. Cela ne nous décourage pas pour autant, nous restons déterminés. Nous allons contester cette condamnation et nous pourvoir en cassation afin d’obtenir une décision inspirante, qui soit vraiment à la hauteur du péril climatique. Une décision qui aille dans le sens de l’Histoire. » ajoute Fanny Delahalle, elle aussi relaxée en première instance.

Ce jugement intervient quelques jours après la réponse décevante du Gouvernement au rapport du Haut Conseil pour le Climat (HCC), largement évoqué pendant les audiences comme preuve de l’incohérence des politiques publiques et des ambitions affichées par la France pour faire face à l’urgence climatique. Par cette réponse, analysée par le Réseau Action Climat, le gouvernement Macron déçoit une nouvelle fois et persiste dans son incapacité à prendre à bras-le-corps la crise climatique.

 

La relaxe historique en première instance infirmée 

 

Procès en appel des Décrocheurs de Lyon, Cour d’appel, 19 décembre 2019
Crédit photo : Bastien Doudaine

Fanny Delahalle et Pierre Goinvic, deux Décrocheur·ses de portrait lyonnais jugés pour “vol en réunion”, avaient été relaxés le 16 septembre 2019 au bénéfice de l’état de nécessité. Le tribunal de grande instance de Lyon avait ainsi reconnu la légitimité de leur action devant les enjeux climatiques actuels, dans une décision historique qui avait fait la une à l’international. Le procureur avait fait appel de cette décision le soir même. Lors du jugement en appel le 19 décembre dernier, le procureur avait requis des amendes fermes de 500 euros.

 

Démasquons Macron jusqu’aux municipales 

 

Ces procès font partie des 22 procès de la campagne de désobéissance civile de décrochages de portraits présidentiels dans les mairies de France, lancée en février 2019 par Action non-violente COP21. Le but : dénoncer l’irresponsabilité de l’inaction climatique et sociale d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. À ce jour, 133 portraits ont été décrochés, 64 personnes sont convoquées en justice. 8 procès sont déjà annoncés cette année, jusqu’au procès en appel de Paris le 22 octobre 2020. Une vague d’actions “Démasquons Macron” a également été annoncée en amont du premier tour des élections municipales à Paris pour dresser le véritable bilan de la politique du gouvernement.

 

 

  • 14 janvier 2020