Blocage du sommet pétrolier de Pau
Moins de quatre mois après la signature de l’Accord de Paris, un grand sommet pétrolier et gazier s’organise en France. L’objectif des géants du secteur ? Creuser toujours plus loin, plus profond, pour produire plus de pétrole et donc plus de gaz à effet de serre. Pas question de laisser passer cette provocation ! Du 4 au 7 avril 2016, plus de 450 activistes déterminé·es perturbent le sommet en multipliant les actions non-violentes de désobéissance civile.
Dénoncer et bloquer les véritables criminels climatiques
Avril 2016 – Les multinationales pétrolières et gazières et entreprises spécialisées dans les forages en mer ont rendez-vous au Palais Beaumont de Pau, fief de Total. Au lendemain de la COP21, elles visent à faire en sorte que l’exploration et l’exploitation offshore restent « compétitives », comme si les engagements pris à Paris n’avaient jamais existé. Il s’agit là de repousser toujours plus loin et toujours plus profond la frontière des combustibles fossiles. Les scientifiques disent pourtant que pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris, il faut laisser sous le sol la grande majorité des réserves connues. Les entreprises présentes au sommet sont donc de véritables criminels climatiques : Total, BP, ou Shell. Pas question de les laisser faire !
Blocage de trois jours et trois nuits, première action de masse
Pour perturber le sommet, le répertoire d’actions est large : blocage des entrées du Palais Beaumont, intrusion en salle de conférence, die-in, perturbations au pied des hôtels des participant·es ; concert sauvage. Une grande chaîne humaine est également organisée, rassemblant un public très large. Au total, plus d’un millier de personnes participent à ces trois jours. Cette mobilisation est une première, car ces sommets se déroulent habituellement loin des projecteurs.
Voir le documentaire Irrintzina, qui retrace en partie cette mobilisation !
Les citoyen·nes présent·es ont répondu à l’appel d’ANV-COP21, suivi par de nombreuses organisations – 350.org, Alternatiba, les Amis de la Terre, Attac, Bizi!, Chrétiens unis pour la Terre, Emmaüs Lescar-Pau, Friends of the Earth International, Nation Océan et Surfrider Foundation. C’est la première action massive du réseau ANV-COP21 nouvellement créé. Ces trois jours et trois nuits d’action perturbent fortement le sommet et sont largement relayés par la presse. En amont et pendant une semaine, les activistes se sont préparés lors d’un grand camp de formation à la communauté Emmaüs Lescar-Pau.
Les images sont fortes, cette importante mobilisation marque le début de la résistance climat de masse en France. Le message est clair au lendemain de la signature de l’Accord de Paris : nous devons engager radicalement la transition vers un monde vivable et solidaire. Et partout où il le faudra, désormais, nous serons sur le chemin des coupables du dérèglement climatique et nous les contraindrons par des actions non-violentes et déterminées.