Contre l’accaparement de l’eau, ANV-COP21 creuse un message géant dans un golf

Ce samedi 24 juin, des activistes d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) ont pénétré sur le golf Frégate Provence, à Bandol dans le Var, afin d‘inscrire à la pioche le message « L’eau est un bien commun ». Par cette action, les militants dénoncent l’arrosage injuste et inutile des terrains de golf qui assèche les nappes phréatiques dans un territoire en alerte sécheresse, à l’aune d’un nouvel été annoncé comme sec et caniculaire.

C’est à 5 heures ce samedi matin que 16 activistes d’ANV-COP21 ont pénétré les terrains du golf Frégate Provence, à Bandol dans le Var. Munis de pioches, ils et elles ont creusé sur le fairway du trou n° 14 pour faire apparaître le message « L’eau est un bien commun », accompagné d’une banderole où est inscrit que « La lutte des classes commence ici ». Par cette action, les activistes entendent dénoncer l’accaparement de la ressource en eau pour l’intérêt privé des classes privilégiées en période de sécheresse.

Dans un monde où se multiplient partout des épisodes de sécheresse de plus en plus intenses en raison du dérèglement climatique, les enjeux de disponibilité et d’accès à l’eau par toutes et tous deviennent cruciaux. D’après un rapport du Bureau de Recherches Géologiques et Minières, plus de 68% des nappes phréatiques sont à des niveaux inférieurs aux normales de saison (contre 58 % l’année dernière) et 20 % ont même un niveau « très bas ».

« Si nous avons choisi ce lieu pour notre action, c’est parce que le département du Var est en situation d’alerte sécheresse, concerné par des restrictions d’usage de l’eau de degrés divers depuis le mois de février », explique Marius Gras, porte-parole d’ANV-COP21. « Pour le moment, ce golf a interdiction d’arroser les terrains de 8 heures à 20 heures. Nous demandons que cette restriction aille plus loin, ici et sur tous les territoires en situation de vigilance ou d’alerte sécheresse, via une interdiction totale de l’arrosage des terrains de golf et toute autre activité non essentielle. C’est une question de justice sociale. L’eau est un bien commun. Nous refusons que les personnes les plus aisées se l’accaparent pour des activités de luxe. L’eau doit être préservée pour les besoins essentiels et répartie justement au bénéfice de l’ensemble de la population. »

À ce jour, plus de quarante départements font l’objet de mesures régulières de restrictions d’eau et quinze d’entre eux connaissent des situations de crise, selon le site gouvernemental Propluvia. Dans les prochaines décennies, les experts sur le climat prévoient même une diminution de 10 % à 40 % de la disponibilité de la ressource en eau en France. ANV-COP21 appelle les citoyennes et citoyens à se mobiliser massivement sur leur territoire afin de s’opposer de manière non-violente et déterminée aux projets inutiles et gaspilleurs d’eau, nouveaux ou existants, rejoignant ainsi l’appel « 100 jours pour les sécher ».