“AXA profite du chaos climatique” : actions devant des agences AXA pour dénoncer les profits records de l’assureur

À l’occasion de la publication des résultats financiers d’AXA pour l’année 2024, nous avons mené des actions coup de poing devant plusieurs agences partout en France aux côtés de Stop Total et Extinction Rebellion. Nous dénonçons l’implication du géant de l’assurance dans plusieurs projets d’énergies fossiles, à l’heure où les sécheresses, tempêtes et inondations ravagent des territoires entiers, mettant des millions de vies en péril.

Action à Nantes – des militants d’ANV-COP21 ont déposé des débris provoqués par les inondations historiques de fin janvier en Ile-et-Vilaine devant une agence AXA pour dénoncer la culpabilité d’AXA dans le dérèglement climatique – crédits photo Alternatiba/ANV-COP21

Ces mobilisations locales qui ont réuni plus de soixante activistes, ont débuté hier à Rennes et se sont succédées tout au long de la journée à Amiens, Paris, Nantes, Besançon et Grenoble. Elles s’inscrivent dans une campagne nationale lancée en octobre 2024 pour exiger qu’AXA cesse enfin d’assurer des projets climaticides. Dans une tribune publiée hier et signée par 6 organisations dont les Amis de la Terre et Extinction Rébellion, ANV-COP21 expose les raisons de cette mobilisation et les changements attendus de la part de l’assureur : “Nous exigeons qu’AXA se désengage de tous les projets liés aux énergies fossiles sans exception : charbon, pétrole, gaz naturel liquéfié, gaz de schiste”. 

AXA affiche cette année un bénéfice record de 8 milliards d’euros en 2024, mais à quel prix ? L’assureur a augmenté les tarifs des contrats en France et à l’international, tandis que sa filiale AXA XL Re a choisi de ne pas renouveler de nombreux contrats dans les zones à risque, pour éviter d’avoir à indemniser les assurés face à des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes et destructrices. Pendant ce temps, 75 % de ces profits sont reversés aux actionnaires sous forme de dividendes et de rachats d’actions, plutôt que d’être investis pour faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

Un résultat net provenant en partie des primes issues des projets fossiles assurés par AXA tel que Cameron LNG, Freeport LNG et Calcasieu Pass aux Etats-Unis, comme l’ont récemment dévoilé le Rainforest Action Network et Reclaim Finance. Un comportement incohérent, quand on sait qu’en 2023, les plus grandes compagnies d’assurance ont perdu presque autant d’argent en indemnisant les dégâts causés par des catastrophes climatiques ($10,6 milliard) qu’elles n’en ont gagné en assurant des entreprises du secteur des énergies fossiles ($11,3 milliards), d’après le rapport Insurance Scorecard publié en décembre 2024 par Insure Our Future. 

Si les assureurs sont indispensables à l’expansion fossile, le contraire n’est pas vrai : AXA s’obstine à couvrir ces projets destructeurs, alors qu’ils ne représentent en moyenne que 2 % des primes perçues par le secteur de l’assurance. Un risque colossal pour le climat, pour un profit dérisoire.

Nos activistes dénoncent le double-jeu mené par AXA : l’assureur augmente les cotisations des personnes les plus exposées aux catastrophes climatiques (+20% sur les contrats habitation et +9% sur les contrats automobiles) tout en continuant de financer et d’assurer les énergies fossiles qui alimentent ces crises. « En choisissant de maintenir ces investissements et ces contrats d’assurance, l’assureur protège les profits de l’industrie fossile plutôt que de protéger l’avenir des populations », dénonce Gaëlle Nourry-Gardien, porte-parole d’ANV-COP21. Au nom du mouvement, elle appelle à intensifier les mobilisations afin de pousser l’assureur à aligner enfin ses actes à ses paroles en arrêtant de soutenir les projets de gaz naturel liquéfié.

Des organisations comme Carnage Total – Extinction Rebellion et StopTotal ont rejoint la mobilisation et ont également dénoncé l’implication d’AXA dans le génocide palestinien, par la détention d’actions dans les entreprises qui arment Israël.