Sortie de garde à vue - 14 Mars 2020
Sortie de garde à vue - 14 Mars 2020

Décrocheur·ses libéré·es, après presque 24 heures de garde à vue

Les 12 personnalités et activistes arrêtés pour avoir tiré le véritable bilan d’Emmanuel Macron ont été libérés après presque 24 heures de garde à vue. Scientifiques, porte-paroles d’ONG et de mouvements citoyens, activistes, gilets jaunes, ils avaient tous été arrêtés pour avoir brandi un portrait présidentiel au cours d’une action non-violente hier, consistant à révéler le vrai bilan d’Emmanuel Macron à deux jours des municipales. ANV-COP21 appelle à sanctionner dans les urnes les candidats qui ne placent pas l’urgence climatique et la justice sociale au cœur de leur démarche ou qui comptent se contenter de beaux discours.

 

Après presque 24 heures de garde à vue pour avoir révélé le vrai bilan de Macron : les Décrocheur·ses de portraits enfin libérés !

 

Les 12 personnalités et activistes arrêtés hier au cours de l’action de désobéissance civile “Démasquons Macron” ont été libérés entre 11h30 et 13h00, après presque 24 heures de garde à vue, avec un classement sans suite. Scientifiques, représentants de différents secteurs de la société civile, activistes, ils avaient été arrêtés hier vendredi 13 mars au cours d’une action consistant à révéler le « vrai bilan » d’Emmanuel Macron sur le plan du climat et de la justice sociale.

 

À deux jours des élections municipales, ils constituaient des cortèges citoyens se dirigeant vers l’Élysée, avec pour seules « armes » non-violentes des discours… et des portraits présidentiels brandis la tête en bas. Tout au long de la journée, les cortèges successifs ont été nassés par les forces de l’ordre les uns après les autres, et les personnes brandissant des portraits systématiquement arrêtées, embarquées et placées en garde à vue pour « recel » des fameux portraits réquisitionnés dans les mairies depuis un an pour dénoncer l’inaction climatique et sociale d’Emmanuel Macron. Après presque 24 heures de garde à vue, ils sont finalement libérés avec un classement sans suite, confirmant qu’il s’agissait d’arrestations abusives de personnes parfaitement non-violentes.

 

« Ce classement sans suite confirme que la véritable volonté du pouvoir en les arrêtant était de faire taire la critique et d’empêcher une action citoyenne visant à dresser le bilan catastrophique d’Emmanuel Macron sur plan du climat et de la justice sociale. » commente Pauline Boyer, porte-parole d’Action Non-Violente COP21.

 

À la fin de la série des cortèges citoyens qui se sont enchaînés entre 9h et 16h, les 12 personnes se retrouvant en garde à vue représentaient différents secteurs alliés pour dresser un bilan commun de la politique d’Emmanuel Macron et de sa majorité :

  • 3 scientifiques initiateurs de la tribune des 1000 scientifiques parue dans Le Monde : Milan Bouchet-Valat (sociologue), Kevin Jean (épidémiologiste), Jérôme Guilet (astrophysicien)
  • des figures et porte-paroles de mouvements sociaux et collectifs de lutte : Priscillia Ludosky, figure des Gilets Jaunes ; Patrick Monier, porte-parole du Collectif Or de Question contre le projet de mine d’or en Guyane ; Hocine Yahiaoui, porte-parole du collectif algérien contre les gaz de schiste
  • des représentants d’ONG et des activistes : Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France ; Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France, et 4 décrocheurs de portraits activistes d’Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) : Fanny Delahalle, Vincent Versluys, Hélène Charrier, et Gaspard Fontaine.

 

 

Ces 12 personnes participaient avec de nombreuses autres à cette action, comme la sociologue Monique Pinçon-Charlot, le collectif Inter-Urgences, le porte-parole de la Confédération paysanne Nicolas Girod, ou encore le chargé de campagne climat de Greenpeace Clément Sénéchal.

 

Retard des engagements climat, augmentation des inégalités, réforme des retraites, taxe carbone inefficace et injuste socialement, cadeaux fiscaux faits aux riches, soutien au développement des énergies fossiles dans le monde, occasions législatives manquées, dégradation des services publics… sont parmi les principaux marqueurs du bilan publié en ligne hier en même temps qu’il était décliné sous formes de discours aux endroits les plus proches de l’Élysée que les cortèges ont pu atteindre, avant d’être bloqués par les dispositifs des forces de l’ordre.« Nous ne nous laisserons pas intimider par les arrestations, les gardes à vue et les procès.

 

Derrière le prétexte des réquisitions ou des “recels” de portraits à 9,90 €, nous ne sommes pas dupes de la véritable volonté du pouvoir qui est de faire taire la contestation de manière toujours plus autoritaire, et de masquer le bilan très négatif de sa politique tant au niveau de l’urgence climatique que de l’impératif de justice sociale. Avant de voter aux municipales, nous appelons chacun à bien vérifier les engagements des candidats pour des mesures concrètes et ambitieuses, et à sanctionner dans les urnes tous les candidats qui ne placent pas ces enjeux au cœur de leur démarche ou qui continuent de se satisfaire de beaux discours.», conclut Fanny Delahalle, décrocheuse de portrait qui a passé la nuit en garde à vue.

 

 

Action liste attente Paris - Crédit Photo:Julien Helaine

Action auprès de l’Élysée à Paris – Photo Julien Helaine

  • 14 mars 2020